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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
1 février 2022

A Puisenval, dans le TALOU: Ils ont osé détruire une église du XIème siècle...

Sartre disait que l'argent n'a pas d'idées mais là c'est plutôt le contraire... A moins que cela ne soit plutôt les deux: pas d'argent, pas d'idées!

LAMENTABLE... chemin de lâcheté pavant une servitude dans les propos des élus locaux concernés dans l'article à lire ci-après:

https://actu.fr/normandie/puisenval_76512/puisenval-la-cloche-devrait-revenir-sur-le-site-de-l-eglise-demolie_48179405.html

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L'emplacement de l'église désormais disparue... On notera très symboliquement, à gauche, la présence d'un conteneur à ordures ménagères: l'image parle d'elle-même!

Puisenval : la cloche devrait revenir sur le site de l'église démolie

Alors que l'église de Puisenval était en très mauvais état, la municipalité n'a eu d'autre choix que de faire déconstruire (SIC!)  l'édifice en ruine. Cependant, la cloche a été sauvée.

Pour la municipalité de Puisenval, près de Londinières (Seine-Maritime), avoir dû faire tomber ce qui restait de l’église n’a pas été une décision prise de gaîté de cœur.

Selon leurs dires, les élus du village, le ou un des plus petits de Seine-Maritime, n’avaient pas d’autres choix. 

En octobre 2020, lors d'une très forte tempête, le toit et la charpente sont tombés sur eux-mêmes. On s'est renseigné auprès d'un expert. Le clocher ne pouvait pas être maintenu non plus car il risquait de tomber à n'importe quel moment. L'expert nous a dit qu'on ne pouvait rien faire, juste la démolir.

Sabine Ledue Maire

« Si un accident avait dû arriver »

Dans une revue spécialisée dans le patrimoine, un article titrait ainsi en novembre dernier : « une église du 11e siècle rasée dans l’indifférence générale ».

Facile à dire pour l’édile qui a reçu quelques messages désagréables à ce sujet. Elle argumente :

Le montant des travaux pour restaurer l'église Saint-Nicolas s'élevait à plus d'un million d'euros. La Fondation du patrimoine pouvait nous aider à hauteur de 40 %. Pour la commune, il était impossible d'investir 600 000 euros. Enfin, créer une association aurait été très compliqué dans un village si petit que le nôtre. Certains ont essayé dans des communes voisines, et c'est tombé à l'eau.

L’ensemble du conseil municipal regrette ce dénouement. Mais tous s’accordent à dire qu’il fallait avant tout penser à la sécurité en protégeant le site et les riverains. 

Vous imaginez si un accident avait dû arriver. Si des personnes étaient venues squatter ou juste visiter et qu'il leur arrive quelque chose. Nous sommes responsables.

David Delestrée Premier adjoint

« L’idée est de fabriquer un mini-clocher »

Pour que l’église ne soit pas totalement oubliée, une partie du mur détenant le socle du point 0 a été sauvée. La cloche a également été conservée. Et un projet est mené quant à l’avenir du site. 

L'idée est de fabriquer un mini-clocher et d'y installer la cloche. Nous souhaitons aussi sauvegarder le mur d'enceinte en réalisant un petit toit pour le protéger. On espère faire cela d'ici deux ans. Nous aménagerons également l'endroit avec notamment une table afin qu'il soit agréable pour les habitants ou les promeneurs. 

... nostalgiques et en colère! (NDLR)

Sabine Ledue

D’ici là, la cloche et la girouette sont gardées en lieu sûr. « On a caché cela par peur de se les faire voler ».

À noter que l’église était déjà désaffectée depuis plus de 40 ans. Et si certains s’offusquent quant à la disparition de cet édifice, les gestionnaires de la commune estiment avoir fait au mieux. « D’ailleurs, les habitants ont bien compris et personne n’est venu nous voir à ce sujet » conclut David Delestrées.


L'église Saint Nicolas de Puisenval datait du XVIIIe siècle mais avec des parties plus anciennes datées du XIe siècle. Elle souffrait depuis des décennies d'une absence totale d'entretien...

En novembre 2021, La Gazette du Patrimoine avait pourtant alerté sur cette désolante situation:

Sous le lien suivant, on lira le témoignage pathétique de Franck Lemarchand, un jeune passionné par le patrimoine normand de son département qui avait alerté sur l'état de cette église... En vain!

LA COMMUNE DE PUISENVAL A DONC PERDU SON ÂME!

https://www.lagazettedupatrimoine.fr/files/ee2f4deaf3490d668b413e4bc054313d-313.html

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Pourtant, il existe des idées pour sauver et redonner vie à nos quelques 60 000 églises et chapelles de notre France rurale qui sont constitutives de l'âme de notre pays.

Ces idées ne sont pas normandes, elles sont... bretonnes!

https://www.lepelerin.com/patrimoine/lactualite-du-patrimoine/le-royaume-du-silence-philippe-abjean/

un ordre pour faire revivre nos églises

Face à la baisse de la pratique religieuse, Philippe Abjean s'interroge : comment faire revivre les églises ? Dans son livre Le Royaume du silence, le philosophe humaniste souhaite voir naître un ordre laïc du Silence, soucieux d'animer ces lieux de culte.

« Une église fermée, c’est un cœur qui se refuse. Et même si les hommes légers n’y viennent jamais, encore faudrait-il la laisser ouverte afin qu’y rentrent le soleil, l’oiseau blessé, le chien perdu, le fugitif et l’âme errante. » Xavier Grall, journaliste et barde breton, est heurté par les portes closes des sanctuaires quand il confie ces lignes à ses filles dans L’Inconnu me dévore (Calligrammes, 1984). Cette citation m’a été révélée par Philippe Abjean, auteur d’un poignant plaidoyer pour que nos églises abandonnées reprennent vie : Le Royaume du silence (Salvator 2021). 

Savons-nous faire vivre nos églises ?

Lui aussi se veut combattre cette fausse évidence que nous assènent régulièrement des responsables des milieux culturels, politiques et religieux : nous aurions trop d’églises, compte tenu des baisses conjointes du nombre de prêtres et de fidèles assidus à la pratique religieuse dominicale. À cette fausse évidence, opposons la seule question qui mériterait toute attention : Savons-vous faire vivre nos églises ? 

Philosophe et contemplatif, Philippe Abjean n’est pas moins homme d’action. Action mûrie et nourrie par le silence, un silence fait d’écoute et de prière. Il est connu pour avoir lancé avec succès le Tro Breizh, pèlerinage de 800 km reliant les cathédrales dédiées aux sept saints fondateurs du christianisme breton. Il est également le créateur de la Vallée des Saints peuplée de géants de granit, à l’instar des statues de l’île de Pâques, qui célèbrent et entretiennent cette culture bretonne pétrifiée de spiritualité chrétienne. Il est aussi le l’initiateur de la belle Œuvre Saint Joseph et de ses Ouvriers du Bon Dieu, qui rachète des chapelles abandonnées pour leur redonner vie. 

Un ordre du Silence pour Philippe Abjean

Dans la lignée de ceux qui se savent héritiers et bâtisseurs, Abjean suggère une nouvelle initiative qui mérite attention.  

« J’imagine, écrit-il, un jeune ordre du Silence qui (…) retrouverait sagesse et liberté en retrait du bruit du monde et des âmes, offrant à la voix de Dieu la possibilité de se faire entendre. Composé d’hommes et de femmes de tous âges, d’états de vie différents et de professions diverses, il répondrait à la nécessité de faire revivre les églises en réorientant le christianisme vers sa dimension contemplative. Au sein de cette association fraternelle, des volontaires laïcs se donneraient pour engagement de créer entre eux des relations authentiques et profondes à la lumière de l’Évangile. (…) Dans les églises, ils proposeraient un vrai accueil chrétien, transmettraient à nouveau une culture oubliée et feraient vivre la prière en silence. Selon leurs compétences et leurs choix d’engagement, ils seraient répartis en trois branches : les silentiaires pour la prière, les portiers pour l’accueil et l’écoute, et les lecteurs pour la transmission de la culture chrétienne. Ensuite seulement, j’en ai la conviction, quand les églises redeviendront des lieux où la Parole se fait entendre, Dieu enverra des âmes missionnaires. ».  

Son intuition d’installer le silence en action spirituelle de premier ordre est plus qu’appréciable. Elle porte un souffle puissant. L’apôtre contemplatif a l’âme bretonne chevillée au corps. Une âme qu’il compare volontiers à cousine russe. Il lui plait, confesse-t-il, de croire que cette âme bretonne soit à même de réveiller ses sœurs qui dorment encore dans les provinces voisines. 

Des églises ouvertes au silence, à la prière, à l’hospitalité et à la fraternité.

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