Crise diplomatique internationale en Ukraine: le format "Normandie" est enfin à la manoeuvre...
Billet de Florestan:
L'intérêt de Washington est de laisser enfin! ses alliés Français et Allemands négocier cette affaire en direct avec les Russes et les Ukrainiens pour éteindre ce dangereux incendie tisoné depuis... Washington par ceux qui continuent de craindre un trop grand rapprochement stratégique entre les pays européens et la Russie.
Car le danger principal n'est pas en Ukraine mais du côté de l'Empire du Milieu chinois qui lorgne aussi sur son étranger proche:
Maintenir le Kremlin dans sa fièvre obsidionale en nous repassant des vieux films datant de la Guerre froide est une erreur totale de la part de Washington qui oublie totalement que les USA et la Russie ont une frontière commune: elle n'est pas en Ukraine mais aux antipodes, dans la mer du détroit de Béring entre l'Alaska et le Kamtchatka...
Un renversement complet d'alliances à l'instar de la politique de Choiseul sous Louis XV choisissant de s'allier à l'Autriche, l'ennemi de toujours, contre la Prusse et l'Angleterre, sera, à terme incontournable entre les USA, les états européens et la Russie pour endiguer la Chine.
Lire ce large extrait d'un article paru dans Le Monde le 25 janvier 2022:
Le président français et le nouveau chancelier allemand souhaitent relancer les discussions en « format Normandie » – Ukraine, Russie, France et Allemagne – pour mener à une forme de « désescalade ».
La crise ukrainienne constitue une épreuve de taille pour le tandem franco-allemand, qui, un mois et demi après l’arrivée d’Olaf Scholz à la chancellerie, est encore en phase de rodage. Alors que le nouveau gouvernement allemand cherche ses marques, notamment sur les questions internationales, où les partenaires de coalition ne sont pas toujours à l’unisson, cette crise pourrait compliquer les relations entre Paris et Berlin, qui, ces dernières années, ont souvent été en désaccord au sujet de la Russie.
Pour l’heure, ce n’est pas le cas. Au contraire. Olaf Scholz et Emmanuel Macron en ont donné l’illustration, mardi 25 janvier, à Berlin, en insistant sur la nécessité de poursuivre le dialogue, quelles que soient les instances concernées, entre les Occidentaux et la Russie. « Il est très important que l’on se parle », a martelé le chancelier allemand. « Il ne faut jamais abandonner ces formats de discussion et d’échange », a renchéri le président français, qui a indiqué au passage que son rendez-vous téléphonique annoncé depuis quelques jours avec Vladimir Poutine aurait lieu vendredi matin.
A ce stade, M. Macron et M. Scholz se concentrent sur la relance des discussions en « format Normandie » (Ukraine, Russie, France et Allemagne), dont ils espèrent qu’elles contribueront à une forme de « désescalade », mot qu’ils ont tous les deux martelé lors de leur conférence de presse conjointe. Les conseillers diplomatiques des dirigeants des quatre pays devaient se retrouver mercredi, à l’Elysée, pour tenter débloquer ces pourparlers.
Un gage de bonne volonté de Kiev
En prélude, comme gage de bonne volonté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accepté lundi de suspendre l’examen d’un projet de loi contesté par la Russie. Ce texte, préparé à l’été 2021, porte sur la « période de transition » au Donbass, territoire séparatiste situé dans l’est de l’Ukraine, et en Crimée, annexée par la Russie en 2014. Evoquant la « réintégration » de ces deux régions à l’Ukraine, il qualifie la Russie d’« Etat agresseur et Etat occupant », ce que Moscou rejette catégoriquement.
Malgré le retrait de ce projet de loi controversé, un déblocage, mercredi, n’est pas garanti. Mais en cas d’avancée, l’Elysée envisage déjà la tenue d’un sommet des quatre chefs d’Etat et de gouvernement, un peu plus de deux ans après le dernier de ce type, qui avait eu lieu à Paris en décembre 2019. Entre-temps, M. Macron est prêt à rencontrer M. Poutine pour parler de l’Ukraine et, plus largement, de la sécurité européenne, éventuellement accompagné de M. Scholz, a-t-il précisé aux côtés de celui-ci, qui a approuvé l’idée.
Voir aussi la fiche Wikipédia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Format_Normandie
Le Format Normandie est la configuration diplomatique à quatre pays adoptée pendant la guerre du Donbass. Elle rassemble la Russie et l'Ukraine, les belligérants, ainsi que l'Allemagne et la France.
Origine du terme
Le terme Format Normandie tire son nom d'une réunion semi-officielle le 6 juin 2014 lors de la célébration du Débarquement de Normandie, au château de Bénouville, entre Caen et Ouistreham.
Rahma Sophia Rachdi est la première journaliste à utiliser le terme de « Format Normandie », lorsqu'elle lance cette expression pour qualifier la réunion quadripartite entre France, Allemagne, Russie et Ukraine, lors de la célébration du débarquement de juin 1944, à Bénouville. Cette réunion est le point de départ d'une négociation diplomatique forte et significative pour trouver une solution pacifique au conflit en Ukraine.
Jusqu'à cette fameuse question au Conseil Européen de la journaliste Rahma Sophia Rachdi au président de la République française François Hollande, le terme Format Normandie n'est pas encore utilisé pour désigner une réunion inédite et nouvelle. Une question est posée au Président François Hollande lui demandant si le « Modèle de Normandie » était toujours d'actualité, et qu'étant donné « la diplomatie tentant de trouver une solution au conflit en Ukraine, discuteriez-vous avec Barack Obama en accord avec les conditions établies par l'Union européenne ? ».
Cette question a formalisé la réunion et lui donne une nouvelle formulation. Ce terme désignant Model Normandy en anglais, est alors repris et traduit en français par « Format Normandie ».
Le grand salon à l'étage du château de Bénouville où eut lieu la fameuse première réunion informelle du "format Normandie" avec Vladimir Poutine, François Hollande, Angela Merkel et le président ukrainien d'alors le 6 juin 2014, entre la poire et le fromage.