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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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25 janvier 2022

La filière laitière normande a-t-elle un avenir? Exemple dans le Pays de Bray...

Billet de Florestan:

Le pot de fer contre le pot au lait en terre... Comme d'habitude, hélas!

Sur un marché du lait devenu mondial avec un moins disant financier fixé par la Nouvelle-Zélande, planent de grands vautours de l'agroalimentaire dont certains étaient français: on pense au géant Lactalis ou à Danone. Or ce dernier est récemment passé sous pavillon américain et un vautour américain est plus rapace dans nos campagnes et dans nos bocages qu'un vautour français. En clair: Danone c'est pire que Lactalis!

Manifestement, le prix pour la tonne de lait proposé par Danone aux éleveurs normands du Pays de Bray est trop bas pour que ces derniers qui travaillent largement plus de 35 heures par semaine en se levant tous les jours aux aurores sans jamais prendre de vacances pour sortir un SMIC, dans le meilleur des cas, toutes charges payées, puissent dignement vivre de leur travail!

L'élevage laitier est un noble métier de tradition et de passion: il est en voie de disparition. C'est trop dur pour ce que c'est payé! La moyenne d'âge des éleveurs normands actuels est élevé. Dans dix ans, à peine, une majorité d'entre eux partiront à la retraite sans être remplacés et les rares jeunes qui reprennent sont souvent les fils de leurs pères.

Les diverses politiques publiques mises en oeuvre pour améliorer le rapport de force entre producteurs et industriels ou distributeurs, que l'on songe au bassin laitier normand de Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy ou à la toute récente loi "Egalim", n'ont pas changé grand chose.

Les seules vraies solutions on les connaît pourtant. C'est de rétablir un protectionnisme mesuré et ciblé aux frontières européennes et de valoriser la filière laitière normande en tant que telle en créant l'AOP "lait de Normandie" avec un cahier des charges exigeant et spécifique afin de garantir un prix d'achat suffisant aux éleveurs normands.

La région Normandie doit s'emparer de toute urgence de ce sujet car à ce train, on peut se poser dès maintenant la question:

Y aura-t-il encore des vaches en 2030 dans nos bocages et nos prairies normandes?


 https://actu.fr/normandie/ferrieres-en-bray_76260/ferrieres-en-bray-les-producteurs-de-lait-reclament-un-prix-du-lait-decent-a-danone-normandie_48166823.html

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Ferrières- en-Bray : les producteurs de lait réclament un prix du lait décent à Danone Normandie

Les producteurs de lait sont en colère contre Danone Normandie. Ils manifestaient ce lundi 24 janvier 2022 devant le site de Ferrières-en-Bray pour obtenir un prix du lait décent.

Colère des producteurs de lait livrant à Danone (CAPLAIT). Ils  ont manifesté devant le site de Ferrières-en-Bray le lundi 24 janvier 2022 en début d’après-midi pour soutenir les responsables de l’OP CAPLAIT qui sont en cours de discussions avec les responsables de Danone sur la question du prix payé aux producteurs.

Les agriculteurs sont arrivés en nombre de toute la Normandie, mais aussi de l’Oise pour sauver leur gagne-pain.

Emmanuel Beauval, producteurs laitiers à Saint-Martin l’Hortier dénonce , tout comme ses collègues :

Danone nous propose 342 €/1 000 l. Ce prix est calculé par Danone sur un coût de production. Mais il est pris sur les 25 meilleurs producteurs Danone de Normandie. C'est-à-dire des personnes pas loin de la retraite qui n'investissent plus. C'est trop facile.

Emmanuel Beauval producteur laitier à Saint-Martin l'Hortier.

Une situation  aussi pointée du doigt par Sophie Freret en polyculture élevage à Brémontier-Merval.

« Prix inférieur à tous les autres groupes laitiers »

Le constat est le même pour Pascal Foucault de Songeons ( Oise)

Toute ma production part pour l'usine Danone. Le prix du lait qui va nous être payé est complètement déconnecté si nous voulons couvrir notre coût de production. Ce prix est inférieur à tous les autres groupes laitiers. Les autres laiteries sont à 370 ou 380 €/ 1 000 l. Il nous faudrait 400 €.

Pascal Foucault agriculteur en polyculture à Songeons

Et d’ajouter :  " 50 % des producteurs sont rémunérés à 7 € de l’heure. Nous aimerions au moins du Smic horaire. Nous avons besoin de trésorerie sur nos exploitations. L’ensemble des charges montent fortement en ce moment. Ce que nous a sorti Danone pour janvier est inférieur au mois de décembre. C’est inadmissible "

Les producteurs laitiers ont pu compter sur le soutien du député de la 6e circonscription de Seine-Maritime, Sébastien Jumel.  » Le monde agricole est désespéré. Il travaille beaucoup et est très attaché à ce beau métier qui consiste à nourrir les autres. Mais il le fait de plus en plus avec un prix de vente inférieur à la production, déclare l’élu.

 Pour le député : l’état des négociations, malgré la loi Egalim 1 et 2 (N.D.L.R. visant à protéger la rémunération des agriculteurs) aboutit à ce que la dignité ne soit pas au rendez-vous.

 » Certains industriels se beurrent la tartine »

Le travail fait n'est pas rémunéré à sa juste valeur. Tout augmente, sauf le prix du lait. Pendant que certains industriels se beurrent la tartine, d'autres n'ont plus les moyens de se payer le beurre.

Sébastien Jumel

À lire aussi:

« Ses éleveurs sont les artisans de notre paysage »

Eric Picard, maire de Gournay-en-Bray et président de la communauté de communes des 4 Rivières, était lui aussi aux côtés des producteurs de lait.

 Les producteurs laitiers sont nos exploitants locaux. Ils sont entre 900 et 1 000 à alimenter Danone Pays de Bray. Ils sont les artisans de notre paysage et de notre environnement. Si demain, ils sont contraints d'arrêter leur élevage et leur mode de production, nous nous retrouverons avec un impact environnemental très grave. C'est à nous aussi aujourd'hui d'agir afin que toutes ces personnes soient payées au bon niveau pour continuer de travailler sur notre territoire.

Eric Picard Président de la communauté de communes des Rivières
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