Billet de Florestan:

Dans les milieux écologistes militants, on aime bien les jolies histoires pour les enfants à raconter au coin du feu. Par exemple celle qui nous raconte le courage d'un petit colibri cher à feu Pierre Rabhi qui prend sa part pour éteindre le grand incendie qui ravage la forêt...

https://www.colibris-lemouvement.org/mouvement/legende-colibri

Du côté de Rouen, nous avons, en revanche, un rossignol qui pépie beaucoup dans les médias et sur les réseaux sociaux et ce n'est pas pour éteindre des incendies mais, plutôt, pour en allumer après nous avoir fait des mélopées bien variées sur le sujet du contournement autoroutier Est de Rouen...

On se demande où est passée la responsabilité publique inhérente et naturelle à tout élu de la République: une mutation écologique probablement, liée au réchauffement gauchiste du parti socialiste français...


 

https://actu.fr/normandie/rouen_76540/interview-contournement-est-de-rouen-il-y-a-un-vrai-risque-de-zad-estime-nicolas-mayer-rossignol_47369194.html

INTERVIEW. Contournement Est de Rouen : "Il y a un vrai risque de ZAD", estime Nicolas Mayer-Rossignol

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(Ndlr Florestan: l'ingénieur Nicolas Mayer-Rossignol au travail dans son bureau pour planifier une future... ZAD)

Interrogé par 76actu après le feu vert du gouvernement au projet de contournement Est, Nicolas-Mayer Rossignol, maire de Rouen, estime qu'il y a un vrai risque de ZAD.

Contournement Est. Deux mots qui résonnent depuis longtemps à Rouen (Seine-Maritime)… et vraisemblablement pour encore quelque temps. Deux jours après le feu vert accordé au projet par le Premier ministre Jean Castex — l’État en étant le maitre d’ouvrage —, 76actu a interrogé Nicolas Mayer-Rossignol, maire et président de la Métropole de Rouen, vendredi 17 décembre 2021, dans son bureau de l’hôtel de ville. 

76actu : Comment avez-vous appris  la décision du Premier ministre, et quelle est votre réaction ? Vous sentez-vous trahi ?
Nicolas Mayer-Rossignol :

Le directeur du cabinet du ministre m’a appelé quelques heures avant, en début d’après-midi. C’est surtout les Français qui doivent se sentir trahis. Ça n’est pas la première fois malheureusement avec ce gouvernement. L’État a dit qu’il n’agirait pas à l’encontre des collectivités, alors, oui, il y a également le Département et la Région, mais la Métropole est tout de même au cœur du dossier. Et je rappelle qu’elle n’est pas la seule à avoir voté contre son financement, le Département de l’Eure — où se trouve un tiers du projet — l’avait déjà fait. Le maître d’ouvrage, c’est l’État, il a parfaitement le droit de faire ce qu’il fait. Simplement, je pense que démocratiquement c’est une erreur majeure.

Vous aviez proposé des alternatives à l’État, notamment à l’ouest, que vous ont-ils répondu ?

Oh, qu’ils ont fait une étude qui conclut que tout ça n’a aucun sens. Ils les ont balayées d’un revers de la main. Quand vous demandez de faire une étude alternative aux mêmes services que ceux qui ont porté le projet initial, c’est un peu humain de considérer qu’ils n’aient pas envie de se déjuger, je ne leur en veux pas. 

Dès lors, qu’allez-vous faire ?

Je suis un élu responsable, j’agis dans le cadre de la loi. Nous sommes en train de regarder les différentes options de ce que l’on peut faire, je le répète, dans le cadre de la loi. Mais là pointe une chose qui n’est pas de mon ressors, que je ne souhaite pas, d’ailleurs, mais je suis bien obligé de le dire : il y a une forte probabilité, un vrai risque de ZAD.

Si une ZAD venait à éclore, quel regard porteriez-vous sur elle ?

Vous connaissez mon point de vue sur le fond, je me suis déjà exprimé dans vos colonnes à ce propos. Je pense que les revendications, s’il y avait une ZAD, et si elles s’exprimaient dans le cadre que je viens de donner, seraient largement légitimes. Ma responsabilité comme élu est de toujours privilégier le dialogue démocratique dans la République. Maintenant, je constate que l’État ne fait pas ce qu’il faut pour privilégier ce dialogue démocratique. Quand on dit que le projet ne se fera pas sans l’accord des collectivités, il me semble que renier sa parole n’est pas la meilleure façon d’engager le dialogue. Donc il ne faut pas s’étonner ensuite des conséquences. Mais je ne les cautionne pas, ça n’est pas mon rôle.

Il y a le projet autoroutier, mais dans le même temps, l’État dit vouloir investir dans le ferroviaire…

C’est un mensonge de faire croire que l’on peut tout faire. Si l’on en croit la communication du gouvernement, on va mettre ce milliard sur ce contournement, mais on va aussi soutenir la LNPN (ligne nouvelle Paris Normandie). Mais ça n’est pas vrai, ça n’est pas ce qui arrive ! Que se passe-t-il actuellement sur la LNPN ? Rien ! La gare rive gauche à Rouen, ça avance ? La seule chose qui a avancé sur les trains, c’est le renouvellement des rames. Sont-elles moins en retard ? Non. Sont-elles plus rapides ? Non. Les horaires sont-ils mieux adaptés ? Non. L’interconnexion est-elle meilleure ? Non.

Il y a aussi tous les travaux en région parisienne, avec Eole, qui viennent perturber les choses…

Mais précisément, parce que la priorisation est donnée à d’autres projets, en l’occurrence Eole. La politique, ce sont des choix, et ce ne sont pas que des choix positifs ; quand on met de l’argent quelque part, il faut bien savoir qu’on ne le met pas ailleurs. Il aurait mieux valu que l’État mettent tous ces millions dans le ferroviaire, dont l’infrastructure et le service ferroviaire sont de pire en pire, même indigents.

Même sur le plan économique dans toute cette affaire il y a une contradiction. On vient de fusionner Haropa (Ndlr : les ports du Havre, Rouen et Paris), dont le maître-mot de la stratégie est la décarbonation, et dont un des enjeux est d’augmenter la part modale vers le fret ferroviaire et fluvial. Aujourd’hui, en part modale, nous sommes environ à 80 % vers le routier, 15 % vers le fluvial, et 5 % vers le ferroviaire. Tous les meilleurs ports d’Europe, Hambourg, Anvers, Rotterdam, ont tous une part modale beaucoup forte que la nôtre sur le fleuve. Et en plus, ça va être renforcé avec le canal Seine Nord, à tel point que le premier port de Paris aujourd’hui c’est Anvers, pas Le Havre. Et nous, on va encore renforcer le routier ! Sachant que par ailleurs, la tendance est que tous les bateaux augmentent en taille. Face à eux, les camions c’est du tout petit transport.

La singularité de votre position est que vous avez changé d’avis à propos du contournement Est de Rouen, que vous aviez soutenu lorsque vous étiez à la tête de la Région Haute-Normandie, en 2013-2015. Rappelez-vous comment s’est opérée votre propre bascule ? 

D’abord un petit mot sur la méthode, car j’ai entendu beaucoup de choses fausses ici ou là. J’ai beaucoup entendu : « Oui, mais il a changé d’avis parce que il avait besoin des voix des Verts. » Je rappelle juste les faits. La première fois que j’exprime publiquement pourquoi j’ai changé d’avis, c’est en janvier 2020, soit trois mois avant les municipales.  À ce moment-là, je ne suis pas allié avec les Verts, je suis en concurrence avec eux, et je peux dire que la concurrence est réelle, acharnée, ce qui est normal. Et le sujet n’a pas été caché. Le contournement a même été le sujet majeur de la campagne, avec Lubrizol, sur le plan municipal et métropolitain, car nous avons mené une campagne métropolitaine, avec Charlotte Goujon, Yvon Robert à l’époque, Nicolas Rouly, Djoudé Merabet etc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était plutôt une prise de risque ; ça n’est pas facile d’expliquer pourquoi on a changé d’avis. C’est toujours plus facile de ne pas bouger. Et ensuite, quand l’État a sollicité les collectivités à propos des financements de chacun, nous avons organisé un vrai débat métropolitain, qui a abouti au vote que nous connaissez. Tout est clair et transparent. 

Et sur le fond ? 
Je l’ai déjà dit, oui je pense que j’avais à l’époque sous-estimé l’état du monde et l’impératif climatique. Je suis scientifique, j’ai plein d’amis scientifiques, en laboratoire de recherche, au Giec etc., avec qui je discute, ce qui nourri ma réflexion. Aujourd’hui, la situation est claire : dans un monde en train de changer d’une façon dramatique, il faut réorienter nos choix d’investissements vers une activité décarbonée (mobilités, logement, alimentation, économie…) et renoncer à des choses que nous faisions avant. 

Et précisément sur le projet de contournement ?

Il y a les enjeux climatiques, la question du choix politique dont j’ai parlé : investir dans le ferroviaire plutôt que dans l’autoroutier, et il y a l’évolution du projet de contournement lui-même. Au moment où je défends le projet, en 2013-2015, la question du péage est déjà sur la table, mais elle n’est pas tranchée. Ensuite, la valorisation économique du projet s’est établie à hauteur de 886 millions d’euros, en investissement, avec moitié investissement public (moitié État, moitié collectivités locales), et le reste concession… payée par du péage. Les projections établissent le coût à 6 euros pour les véhicules légers et 16 euros pour les poids lourds. Personne ne paiera ce prix pour 41 kilomètres ! Et nous avons des éléments d’expérience, l’A150 et l’A28, que personne n’emprunte. L’A150, je connais, la Région Haute-Normandie l’a financée, je l’ai inaugurée, mais on n’est pas obligé de refaire les mêmes erreurs. C’est un point essentiel, 9 fois sur 10 quand je discute avec des gens, ils ne sont pas au courant de cette histoire de péage. Et vous savez comment ça marche, si le trafic attendu n’est pas là, si le concessionnaire estime qu’il y a un manque à gagner, ce sera aux collectivités d’apporter ce qu’on appelle une « subvention d’équilibre ».

Par ailleurs, et le dossier de l’État le dit lui-même, le projet aboutira à une augmentation des émissions de CO2, y compris en prenant en compte les hypothèses d’évolutions de la carburation. Au final, nous sommes face à trois mensonges : démocratique, sur le fond du projet, et sur les grands choix politiques à faire. 


 

Commentaire de Florestan:

Voilà un beau numéro de sophiste... Un raffinement spécieux! irresponsable sinon... dangereux!

Rétablissons, rapidement, quelques vérités:

1) Mayer-Rossignol est un socialiste sectaire: lui seul a le droit de changer d'avis et quand ce n'est pas conforme à ses souhaits, c'est anti démocratique. 

2) Sur les émissions de CO2 à Rouen ou à venir en raison du contournement, la balance a déjà été scientifiquement établie contre Nicolas la Science...

3) Le sophiste nous embrouille volontairement lorsqu'il met sur le même plan les enjeux ferroviaires et fluviaux de la vallée de la Seine et l'enjeu du contournement Est: la vallée de la Seine, c'est l'axe Est-Ouest tandis que le contournement c'est achever, enfin, le contournement Nord-Sud de la région parisienne. NMR est plus "scientique" que... géographe! En outre, nous parler du canal Seine-Nord autrefois soutenu à Rouen par la maire socialiste Valérie Fourneyron pour s'inquiéter de l'avenir d'HAROPA trop dépendant du trafic routier, c'est vraiment prendre les quelques Normands qui suivent sérieusement ces sujets pour des imbéciles...

4) En toute bonne logique du rapport de force politique, c'est celui qui paye qui commande: le président de la métropole de Rouen au lieu de pleurnicher dans la presse locale n'a qu'à participer financièrement au projet pour l'infléchir et diminuer ainsi au maximum son impact environnemental.

5) NMR nous prend sans vergogne pour des cons sur son revirement politicien juste avant l'alliance avec  les Verts: un sondage discret lui a peut-être permis d'anticiper la manoeuvre...

6) NMR, colibri pyromane, faux- cul déjà sur la ZAD!

7) NMR, un élu irresponsable: un maire est en responsabilité républicaine pour favoriser le dialogue démocratique local mais aussi pour faire respecter la loi car un maire est aussi un magistrat: il est donc inadmissible de donner des arguments à la désobéissance civile dans la presse locale!