Billet de Florestan:

Mohamed Mbougar Sarr, romancier francophone sénégalais talentueux et lauréat 2021 du prestigieux prix Goncourt, est venu pour la première fois à Verson ce 17 décembre 2021 dans le cadre des commémorations du 20ème anniversaire de la mort de Léopold Sédar Senghor, père fondateur du Sénégal contemporain, grand écrivain francophone et grand poète de l'âme... normande.

L'article à lire, ci-après, est décevant comme on pouvait s'y attendre car on n'y trouvera, de la part de la journaliste, une certaine Daphné Cagnard-Budiman, aucune allusion au lien original et spécifique qui a profondément uni Senghor à notre Normandie:

On eût aimé prendre connaissance des réflexions de Mbougar Sarr sur une Normandité qui renvoie à la Négritude en tant qu'elles définissent le besoin, tant ici que là-bas, de tout être humain de se posséder soi-même avec une âme fière d'elle-même qui est le seul moyen de nous libérer de la triste dialectique nihiliste de notre époque... A savoir, cette passion triste ou cette joie mauvaise qui passent de la haine de soi à la haine des autres.

On peut craindre, encore plus certainement, que ce sujet n'a été nullement abordé lors de cette conférence publique qui a pourtant attiré quelques 200 personnes à Verson alors que le sujet est d'une cruelle actualité ici à Caen en Normandie avec le cas de Tanguy David, étudiant en droit de couleur noire, victime d'un étrange racisme inversé en tant que président des "Jeunes avec Zemmour du Calvados":

On aurait aimé entendre Mohamed Mbougar Sarr sur ce stupéfiant et lamentable surgissement du "nègre de maison" sur une terre normande et française qui n'a jamais connu ni esclavage ni exclusion raciste...

DOMMAGE!

En revanche, on appréciera l'élégance et l'esprit de Mbougar Sarr face à des journalistes incultes sinon crétins qui veulent absolument voir en lui un nouveau... Senghor!


 https://www.ouest-france.fr/normandie/litterature-senghor-l-encombrant-spectre-de-mohamed-mbougar-sarr-prix-goncourt-2021-94490f20-5f7d-11ec-99da-8918ced5486b

Littérature. Senghor, « l’encombrant spectre » de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021

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Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021 pour La Plus secrète mémoire des hommes, était invité à Verson, près de Caen (Calvados) ce vendredi 17 décembre, dans le cadre des Soirées latitude. L’occasion de revenir sur les traces de Léopold Sédar Senghor, le poète-président, qui s’est éteint il y a tout juste vingt ans.

« C’est une ville importante dans mon imaginaire, que je n’avais pourtant jamais visitée. » Devant un parterre de quelque 200 de ses lecteurs, Mohamed Mbougar Sarr, auteur sénégalais de 31 ans, lauréat du Goncourt 2021, a évoqué avec panache et délicatesse la figure tutélaire qu’il partage avec Verson : Léopold Sédar Senghor.

« On naît et on entend son nom »

Lorsque Mohamed Mbougar Sarr est né, Senghor avait déjà quitté la présidence du Sénégal depuis dix ans. Et quand le jeune Goncourt a eu 10 ans, Senghor mourrait. Le poète-président, il l’a découvert « à l’école. Ou même avant : au Sénégal, on naît et on entend son nom. Quand j’étais petit, c’était le modèle même de réussite : celui qui a conquis son propre espace, mais aussi le monde. »

Un modèle qui inspire, et qui pèse. « C’est un massif qui peut vous empêcher de faire quoi que ce soit d’autre, il est tellement imposant qu’on ne sait pas comment le contourner. » Du fait de sa nationalité, de son immigration en France, et bien sûr de leur amour commun pour l’écriture et la littérature, Mohamed Mbougar Sarr est souvent comparé à celui qui a été élu à l’Académie française en 1983. Sourire du Goncourt : « Être comparé à Senghor ? Ça, personne ne peut le supporter. C’est un spectre encombrant, parce que toujours vivant. »

Sur le concept de négritude, l’auteur de La Plus secrète mémoire des hommes est tranché. « C’était un temps, une époque. Senghor lui-même disait qu’il fallait passer à autre chose. Ces questions, ce sont des monstres qui les ont posées. C’est normal qu’il soit si difficile d’aller au-delà. C’est un moment que je respecte, mais ce n’est pas avec ces mots que je m’attaquerais aux grandes questions immédiatement contemporaines. »

L’écrivain n’occulte pas l’homme politique, premier président du Sénégal de 1960 à 1980. « Il a pu jeter les bases d’une nation solide, stable, bien formée dans ses élites. Cette structure d’État a permis aux Sénégalais de traverser les premières années d’indépendance sans instabilité politique, coups d’État, guerres tribales. Aujourd’hui, son héritage politique est beaucoup plus controversé. Sa francophilie trop forte est une antienne. »

Et de remercier celui qui plaçait la culture avant toute chose : « Au lieu de s’appuyer sur l’économie, il a choisi de s’appuyer sur la culture. Et il avait raison : ça paie. »

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Voir aussi:

https://actu.fr/normandie/verson_14738/hommage-a-leopold-sedar-senghor-a-verson-20-ans-apres-sa-mort_47248315.html