Billet de Florestan:
Personne n'en a vraiment parlé dans les grands médias parisiens...
La Nouvelle-Calédonie a finalement dit oui à la France à 96% ... Mais au prix d'une forte abstention: le statut provisoire ouvert en 1998 par les accords de Nouméa tombe. Il faut donc reconstruire le lien institutionnel et politique qui doit unir la France et la Nouvelle-Calédonie: une tâche qui incombera au prochain président de la République... Un boulot qui risque de dépasser notre cher Emmanuel Micron!
(Le centre culturel Jean-Marie Djibaou à Nouméa)
Lire aussi le communiqué du Carrefour des Acteurs Sociaux qui pose la question de fond de l'avenir de al décentralisation régionale qui ne doit pas être confondue avec le séparatisme nationalitaire qui sert de repoussoir au centralisme jacobino-parisien pour faire l'économie d'une réflexion politique sérieuse sur la question régionale: l'exemple néo-calédonénien peut paraître lointain mais il est donné pour tous.
Communiqué du 12/12/2021
Nouvelle Calédonie : élargir le débat
Le Carrefour des Acteurs Sociaux prend acte du résultat du referendum survenu en Nouvelle Calédonie ce 12 décembre 2021 ; avec satisfaction même puisqu’il est autant un point d’arrivée – il clôt un bien long processus juridico politique – qu’un point de départ vers la recherche d’un statut DANS le cadre d’une France vécue à l’échelle de la planète.
Le débat qui va s’ouvrir en Nouvelle Calédonie sera ardu mais circonscrit à des enjeux de « politique intérieure » faisant l’économie de problématiques géostratégiques explosives. Restant dans l’aire française la Nouvelle Calédonie échappe aux appétits des impérialismes et hégémonies qu’ils soient chinois ou anglo-saxons.
La situation créée en Nouvelle Calédonie doit être l’occasion d’élargir le débat aux Antilles où les évènements martiniquais et guadeloupéens remettent de fait en cause un statu quo périodiquement ébranlé, de crise économique en crise sociale, de crise culturelle en crise sanitaire. Chaque espace de l’Outre Mer a sa spécificité et appelle des solutions propres. A une doxa centralisatrice doit succéder une dynamique authentiquement régionaliste.
Réserver le débat sur les « autonomies » aux espaces d’Outre Mer serait instaurer une discrimination entre les régions qui « ont droit » à la décentralisation et celles qui resteraient soumise à la férule jacobine. Déjà la Corse et l’Alsace ont leur statut, la Normandie recouvre son unité et même son identité et la Bretagne s’affirme…
Profitons de ce qui se passe en Nouvelle Calédonie pour relancer le débat sur la décentralisation ; dans toute la France.