En attendant le printemps du... grand remplacement par les Grand-parisiens, c'est l'hiver de la démographie normande!

Tout est dit dans le titre!

Nous publions ci-après, le dernier communiqué diffusé par le Cercle Normand de l'Opinion, qui constate une inquiétante baisse des effectifs scolaires dans le Pays de Caux et, au-delà, une stagnation de la démographie scolaire préoccupante dans l'académie de Caen-Normandie...

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HIVER DEMOGRAPHIQUE

DECROCHAGE DES EFFECTIFS DANS LE PRIMAIRE

Mesure-t-on encore le dynamisme d’une Région en évaluant les effectifs scolaires ? Ils ne sont que la résultante d’une situation démographique qui s’érode jour après jour et dont les conséquences, toutes les conséquences, sont prévisibles à moyen et court termes. On en voit l’illustration dans le suivi des chiffres du primaire. A cet égard, le cas de la Normandie est préoccupant et il serait temps que l’opinion publique en prît conscience (ainsi que les élus, bien sûr) et que l’on mesurât les effets de cette dégradation de l’équilibre démographique sur l’activité économique et culturelle de la Région.

Quelle est la situation présente des effectifs scolaires en Normandie ?

L’Académie de Normandie compte 314 648 écoliers, 165 302 collégiens, 109 296 lycéens, 109 000 étudiants, 20 864 apprentis.

Ces chiffres ont été énoncés lors de l’Assemblée générale de l’Association des Anciens Maires et Adjoints de Seine-Maritime (ADAMA 76), le 28 octobre dernier.

Le Préfet Pierre-Yves Durand était présent, ainsi que le Directeur académique des services de l’Education Nationale. Le thème de la réunion portait sur « les petites villes de demain en Normandie ». Lors de son exposé, le Préfet aborda la question des effectifs scolaires : « La Région perd 4 000 élèves par an (dont 1100 en Seine-Maritime…) La culture du recrutement pédagogique est insuffisante. Depuis 2020, le décrochage devient particulièrement palpable. Nous aurons de grosses difficultés en 2023... ». Cela sous-entend, bien évidemment, des fermetures de classes et certainement une baisse du nombre de postes offerts aux enseignants. L’Inspecteur académique de la Seine-Maritime enfonça le clou: « Sur ces cinq dernières années, on a enregistré une perte de 1 000 élèves dans le primaire… Le bilan de la dernière rentrée s’élève à 1 400 élèves et la prévision pour la rentrée 2022 est de 2 000 élèves ».

Ces chiffres ne sont pas contestés et suscitent l’inquiétude.

Le Préfet de Région exprime le vœu qu’il faille rassembler nos forces et nos moyens d’intervention. Il se félicite d’une convergence de vues avec la Région, mais les conséquences de cette situation seront nombreuses (transports scolaires, baisse des effectifs des collèges, ensuite des lycées, etc.).

Si l’on ajoute à ce constat déprimant le départ de Normandie de 2 000 à 3 000 « post-bac» ou de diplômés universitaires par an, il faut dès lors parler d’une hémorragie de la jeunesse normande.

Cette situation n’est pas nouvelle, hélas : un article du Courrier Cauchois du 28 janvier 2011, parlant de 352 postes d’enseignants supprimés dans l’Eure et la Seine-Maritime (l’ex-Académie de Rouen – haute Normandie), estimait qu’il s’agissait d’une « décision politique assumée ». Voilà qui en dit long sur la réaction du personnel politique de l’époque. Qu’ont-ils fait depuis ?

On parle avec juste raison du vieillissement de la population en Normandie, d’un bilan démographique très médiocre, malgré l’apport ou à cause d’une immigration non choisie. On parle aussi de la désertification rurale. On regrette un dynamisme par trop modéré (euphémisme!) de la Région… Ne parlons pas de la déglingue de la politique familiale !

"Le chiffre ! Le chiffre ! Le chiffre !" le leitmotiv accablant des constats explique bien des choses…

Cercle C.N.O. d’Yvetot, le 23 novembre 2021