Grand port maritime du Havre : quand la Pologne soutient son trafic de conteneurs... par défaut!
Depuis la réapparition des Routes de la Soie et le développement de leur trafic, ferroviaire, une menace pèse sur le trafic maritime de conteneurs des ports de la Rangée Nord de l'Europe, ou le port du Havre, premier port français pour ce trafic, tient une modeste place comparé à celles De Rotterdam, d'Anvers et de Hambourg.
Or, ces jours-ci, est paru un article significatif sur le média numérique spécialisé Actu-Transport-Logistique :
DHL demande à Bruxelles de soutenir la Pologne pour financer ses nœuds ferroviaires
Actu-Transport-Logistique.fr | Ferroviaire | publié le : 28.10.2021 | Dernière Mise à jour : 28.10.2021
Auteur Nathalie Versieux
Entre 2018 et 2020, le nombre de trains arrivant de Chine dans l’Union européenne par la frontière entre la Pologne et la Biélorussie a quasiment doublé. Si côté chinois, les trains roulent sans encombrement, il n'en est pas de même côté européen...
En pleine crise entre l’Union européenne et la Pologne, DHL attend le soutien de Bruxelles,
Crédit photo dpa/ Jochen Tack
Le trafic ferroviaire se développe rapidement entre l’Europe et la Chine. De plus en plus fréquemment, le rail y est perçu comme une alternative aux transports maritime ou aérien. Entre 2018 et 2020, le nombre de trains arrivant dans l’Union européenne par la frontière entre la Pologne et la Biélorussie a ainsi quasiment doublé, passant de 6300 à 12 400 convois. En 2021, on devrait atteindre les 15 000 trains.
Des retards de 12 à 14 jours
Mais "si côté asiatique, les trains roulent sans encombrement, du fait des investissements massifs consentis par la Chine sur la route de la soie, les choses sont bien plus compliquées côté européen", souligneThomas Kowitzki, vice-président de DHL Global Forwarding, responsable du transport ferroviaire vers la Chine pour la compagnie allemande.
"Notamment au point de frontière Malaszewicze (la gare de triage à proximité de la frontière, côté polonais) entre Terespol en Pologne et Brest en Biélorussie, les retards atteignent 12 à 14 jours du fait du manque d’effectifs et de procédures de formalités douanières inefficaces. De nombreux conteneurs transitent par ce point de passage et la déception est de plus en plus vive chez les clients du rail", regrette le manager.
Le soutien de Bruxelles attendu
En pleine crise entre l’Union européenne et la Pologne, DHL attend le soutien de Bruxelles, demandant aux 27 d’aborder la question de la Route de la soie dans le cadre de l’année européenne du rail afin de soutenir Varsovie en termes d’investissements dans ses nœuds ferroviaires. Nécessaires seraient, selon la compagnie allemande, la construction d’un nouveau pont à deux voies sur le fleuve Bug ainsi que la construction d’un centre de transbordement de huit voies électrifiées aux standards européens, équipé de quais de 1500 mètres de long. La Pologne a prévu d’investir dans son réseau ferré une partie des fonds reçus à la suite de la crise sanitaire.
A titre de comparaison, côté chinois, la nouvelle gare de Zhengzhou compte 32 quais. La liaison entre Zhegzhou et Hambourg dure en théorie 15 jours, pour 10 214 km à travers la Chine, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Les trains, de 800 mètres de long, transportent 44 conteneurs entre le Fleuve Jaune et l’Elbe.
Commentaire :
Même si le trafic ferroviaire des Routes de la Soie concerne davantage les ports de Rotterdam, Anvers et Hambourg, ces ports sont plus à même que le port du Havre, gràce à leur hinterland, d'amortir le choc concurrentiel entre modes de transport intercontinentaux...