Mêmes causes, mêmes effets: les GILETS JAUNES normands se mobilisent et retrouvent les rond-points!
Que cela fasse plaisir ou non, c'est la réalité. Et dans la réalité, les mêmes causes produisent les mêmes effets! Et c'est même pire qu'en 2018 à entendre les témoignages de celles et ceux qui peinent à boucler leurs fins de mois.
Avec un litre d'essence à plus de 1,50 €, les Gilets Jaunes relèvent la tête et la Normandie qui est une région populaire et laborieuse, semble être à la pointe de la renaissance du mouvement.
Ce samedi 16 octobre 2021, un barrage filtrant dans un rond-point à la périphérie de Caen a fait sa réapparition...
Avant de médire ou de vomir sur ce peuple en jaune, on rappellera simplement ces quelques chiffres:
En 2019, à Caen, le revenu médian mensuel s'élèvait à 1994 euros (2378€ pour la moyenne nationale): cela signifie que 50% des Caennais gagnent au moins 1994€ par mois ou moins, sachant que le seuil de pauvreté s'établit à 60% de la valeur du revenu médian mensuel.
(source: https://www.journaldunet.com/business/salaire/caen/ville-14118 )
Ils sont de retour. Les Gilets jaunes ont retrouvé le rond-point de Gaillon samedi 16 octobre 2021. Ils se mobilisent notamment contre la flambée des prix de l'énergie.
Ils étaient environ une vingtaine de Gilets jaunes à investir le rond-point de la zone commerciale de Gaillon (Eure), samedi 16 octobre 2021, dès le début de la matinée.
Ils protestaient contre la flambée des prix de l’énergie, et rappeler qu’il restaient mobilisés.
« Aujourd’hui, on ne bloque pas les voitures, on veut juste montrer qu’on est toujours là car beaucoup disent que les Gilets jaunes c’est fini. C’est faux on ne lâchera rien », explique un manifestant.
« La situation est pire qu’en 2018 »
« Avec la baisse du niveau de vie et toutes ces augmentations, les gens ne s’en sortent plus. Et la situation s’est encore dégradée depuis la crise sanitaire. Je vois tous les jours autour de moi des voisins et des mères célibataires qui ont de plus en plus de difficulté à s’en sortir, et pourtant beaucoup travaillent. Moi qui prends souvent les transports en commun je peux dire que la misère y est omniprésente, certains contrôleurs n’osent même plus verbaliser », explique Michel, membre du collectif des Gilets jaunes de Gaillon qui compte aujourd’hui une centaine de membres.
Les gilets jaunes toujours mobilisés
Si les Gilets jaunes se sont fait plus discrets depuis le début de la pandémie, leur mouvement n’a pas disparu. Ils continuent d’appeler à la mobilisation :
« Non, on ne s'est pas arrêté. On a juste quitté les ronds-points et les rassemblements extérieurs à cause du Covid mais nous n'avons jamais cessé de nous mobiliser, d'organiser des actions, des réunions. »
Michel Gilet jaune de Gaillon
Référendum d’initiative citoyenne
Parmi leurs revendications les Gilets jaunes, demandent toujours la mise en place du référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendication centrale du mouvement depuis les premières occupations de ronds-points en 2018.
L'appel a été lancé samedi 2 octobre à Caen, lors de la manifestation anti pass sanitaire. Des gilets jaunes souhaiteraient reprendre la rue et faire des actions plus radicales.
Au fil des semaines, tous les samedis depuis le 14 juillet, la mobilisation contre le pass sanitaire faiblit à Caen (Calvados). Ce samedi 2 octobre 2021, ils n’étaient pas plus de 150 à manifester dans les rues. Un constat qu’ils ont fait eux-mêmes, rassemblés sur la place du théâtre : « c’est le 12e samedi [de manifestation] et on est de moins en moins nombreux. » Alors, la solution pour certains est de relancer le mouvement des gilets jaunes en appelant à participer à la manifestation organisée par l’intersyndicale mardi 5 octobre à 11h.
Autonomes dans la manif des syndicats
Ils veulent se joindre « de manière autonome » à la manifestation initialement organisée contre « les politiques publiques d’austérité qui ont dégradé considérablement les conditions de travail et du pouvoir d’achat des fonctionnaires et agents-es publics ». Le combat des gilets jaunes, ce sera notamment la hausse du prix du carburant et celle du gaz.
Si les gilets jaune veulent « reprendre la rue » comme ils le disent à l’occasion du mouvement social du mardi 5, c’est à leur manière parce que « nous n’avons pas été assez suivis par les syndicats » lors du mouvement des gilets jaunes.
Reprendre la rue et la couleur jaune
Pour s’identifier, ils recommandent aux manifestants de reprendre (aussi) la couleur jaune. Et si la rue ne leur suffit pas, ils évoquent la possibilité de bloquer les routes, les transports, les grandes surfaces… ne pas attendre les élections présidentielles (10 et 24 avril 2022) et législatives (12 et 19 juin 2022) pour lancer des « formes d’actions plus radicales ».
Chaque samedi, les gilets jaunes font effectivement partie du cortège de manifestants contre le pass sanitaire. Combien ? Difficile à dire tant le mouvement est hétérogène et les gilets jaunes ne se sont que quelques-uns à s’identifier. Alors, combien seront-ils à répondre à l’appel de mardi ?
Rendez-vous était donné à 10 h, ce samedi 16 octobre 2021, pour une « saison 2 » du mouvement de contestation. Une soixantaine de personnes ont répondu à l’appel à Caen (Calvados) et occupent le rond-point situé proche du magasin Décathlon de Mondeville.
Trois ans après leur mobilisation initiale de l’automne 2018, les Gilets jaunes n’ont rien oublié de leurs revendications. Ce samedi 16 octobre 2021, ils sont une soixantaine à être revenus sur le rond-point proche du magasin Décathlon de Mondeville, aux portes de Caen, pour lancer une « saison 2 » du mouvement.
La circulation ralentie
À partir de 10 h, les manifestants ont commencé à affluer et à perturber la circulation, sans la rendre impossible. Les poids lourds sont invités à s’arrêter quelques minutes sur la voie de droite de la départementale 613, réduite alors à une seule voie. Certaines entrées ou sorties du giratoire sont bloquées quelques instants, par intermittence.
Sur place, l’ambiance reste plutôt bonne, même si l’arrivée de plusieurs véhicules de gendarmes, aux alentours de 11h, a quelque peu crispé la situation, relate notre journaliste sur place. Les automobilistes affichent davantage de signes de soutien que d’exaspération.
À 11 h 30, la mobilisation manque de peu de virer au drame, lorsque le conducteur d’un poids lourd refuse de s’arrêter, malgré les demandes pressantes des manifestants, qui entourent de près le véhicule. Les gendarmes sont obligés d’intervenir et de le sommer de s’immobiliser, arme à l’appui, afin d’éviter un accident.
La hausse du prix du carburant comme déclencheur
Après une pause, notamment due à l’apparition du Covid-19, de nombreux appels ont été lancés à l’échelle nationale pour faire ressurgir la contestation des Gilets jaunes. La très forte hausse des prix des carburants a largement participé à motiver les troupes.
Autour du rond-point de l’agglomération caennaise, le discours est clair : certes, le mouvement a connu une pause, mais en aucun cas la situation des contestataires ne s’est améliorée depuis 2018. Plusieurs des visages présents sont aussi ceux des manifestations anti-passe sanitaire du samedi après-midi.
Commentaire de Florestan:
Le mouvement politique des Gilets Jaunes pourrait-il repartir en Normandie? Tous les ingrédients explosifs socio-économiques sont à nouveau réunis.
Mais du côté politique il est évident que le pilotage du mouvement par la seule radicalité gauchiste risque de précipiter très vite vers l'échec cette tentative de renaissance des Gilets Jaunes.
Là encore, les mêmes effets produisent les mêmes causes.