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Revue de presse normande au 16 octobre 2021: Chapelle Darblay, Morin et l'horizon normand, je mange normand donc je suis. Etc...
L'actualité politique est vive depuis quelques jours en Normandie sur quelques grands dossiers de l'intérêt général normand...
Commençons par le cas de l'usine papetière de la Chapelle Darblay sur le territoire de la métropole de Rouen: un "Mers-El-Kébir industriel"...
- Faute de savoir exactement ce que l'idée d'intelligence économique territoriale peut concrètement signifier, le gouvernement subit la météo du groupe finlandais UPM. Une lamentation par voie de communiqué officiel n'apporte aucune consolation et encore moins une solution!
- La logique égoïste patronale du vendeur était pourtant claire: c'était celle de la terre brûlée! Car il s'agissait surtout d'éviter le risque que l'outil industriel laissé ainsi vacant ne vienne concurrencer le papetier finlandais UPM si l'usine de la Chapelle Darblay devait continuer son activité, de près ou de loin, dans le secteur du papier ou du carton recyclé... Si l'on devait oser une comparaison historique, le dossier de la Chapelle Darblay est un véritable "Mers-el-Kébir industriel" qui s'impose brutalement à l'intérêt général normand et national avec l'urgence de prendre en charge l'organisation d'une économie circulaire efficace dans le secteur du papier et du carton à proximité de la région parisienne qui est le premier territoire français pour la production de déchets papier.
UPM va céder Chapelle Darblay à Paprec-Samfi, au détriment du plan industriel de Veolia
Veolia et Fibre Excellence voulaient faire de l’usine UPM de la Chapelle Darblay un site de production de carton recyclé neutre en carbone. Et s’engageaient à redémarrer l’activité dès janvier 2022. Mais UPM a choisi la solution Paprec - Samfi, rejetée par les syndicats car ne perpétuant pas l'activité papetière.
Le groupe finlandais UPM, propriétaire de la papeterie Chapelle Darblay (Seine-Maritime), a réuni son conseil de surveillance pour décider de son avenir ce vendredi 15 octobre. Ce dernier a choisi le projet mené par Paprec et la société d’investissement Samfi Invest, connue pour la reprise controversée d’Alpine Aluminium. D’ailleurs, les syndicats de la Chapelle Darblay (Seine-Maritime) étaient opposés à ce projet. En effet, il marque la fin de la production de papier dans cette usine. Samfi, actionnaire d'H2V, vise la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau avec de l’électricité fournie par le réseau électrique et Paprec une activité de tri de déchets papiers et plastiques. Les représentants des salariés ne croient pas aux 300 emplois annoncés pour l’hydrogène.
Veolia, qui portait un projet concurrent maintenant l'activité papetière sur le site, n'a pas caché sa déception. "Nous sommes convaincus que le projet de transformation écologique que nous portons est le seul bénéfique pour l'ensemble des parties prenantes, plaide Laurent Obadia, directeur de la communication et conseiller auprès du PDG. C'est un projet robuste et rentable qui s'inscrit dans la continuité historique de la Chapelle Darblay.
La proposition alternative de Veolia et Fibre Excellence
Le 14 octobre, les salariés de la papeterie avaient pourtant repris espoir en recevant l’offre de Veolia et Fibre Excellence. Ils espéraient inverser la tendance avec une vraie solution industrielle qui reste dans leur activité. "Le projet que nous portons s’inscrit dans le volet décarbonation de l’industrie évoquée par le président de la République Emmanuel Macron lors de l’annonce du projet France 2030, précise à L’Usine Nouvelle Anne Le Guennec, directrice générale recyclage et valorisation des déchets chez Veolia France. Dans notre proposition, nous soutenons la filière recyclage et la production d’énergie décarbonée. Nous allons recycler 500 000 tonnes de papiers et cartons venant de France pour produire 400 000 tonnes de cartons d’emballage."
Veolia et Fibre Excellence s’engageaient à maintenir tous les emplois et à redémarrer l’activité dès janvier. Au cours de l’année 2022, 120 millions d’euros étaient prévus pour moderniser l’outil de production et la chaudière de cogénération biomasse alimentée par des déchets organiques provenant des régions Normandie, Bretagne et Hauts-de-France. "L’industrie papetière consomme beaucoup d’énergie et notre projet est d’alimenter la chaudière à partir de CSR [combustibles solides de récupération, soit des briquettes de déchets, ndlr] et de biomasse", explique Anne Le Guennec.
Si UPM avait retenu ce projet, "la reprise était quasiment immédiate", ajoute Anne Le Guennec, et les 250 salariés du site de Grand-Couronne, près de Rouen, auraient sauvé leurs emplois. Le groupe finlandais a semble-t-il pris en compte d’autres considérations. Questionnée sur les recours possibles à ce stade, une source proche des négociations n'identifie que le cas d'une préemption par les collectivités locales.
- On a donc perdu beaucoup de temps sur ce dossier et les branquignoles de Bercy ne sont pas les seuls responsables! En effet, voici que notre fanfaron préféré, alias Nicolas Mayer-Rossignol, président socialiste de la métropole de Rouen fait la proposition de préempter le site de la Chapelle Darblay pour défendre notre intérêt général normand et national d'avoir au plus près de la région parisienne, premier territoire émetteur de déchets papier, l'usine qui pourrait en faire du carton recyclé.
On se souvient, d'ailleurs, du précédent du site industriel papetier d'Alizay (Mac Real) dans l'Eure qui avait été acheté le temps nécessaire par le conseil départemental de l'Eure à l'initiative de Jean-Louis Destans...
Archive de l'Etoile de Normandie:
http://normandie.canalblog.com/archives/2020/05/26/38322152.html
Fort bien!
MAIS... Pour qu'une telle initiative ait une chance de succès face aux Finlandais d' UPM, il faudrait que NMR sorte de son splendide isolement rouennais actuel et aille au combat, dans une logique d'union sacrée normande avec Hervé Morin, président de la région et Pierre-André Durand, le préfet de région, deux personnalités publiques essentielles avec lesquelles, l'actuel président de la métropole de Rouen a rompu quasiment tout lien ou presque!
Si Laurent Beauvais pouvait être... président de la métropole de Rouen, nous aurions certainement une autre musique et d'autres décisions!
Dans un entretien récent accordé au quotidien Ouest-France, l'ancien président socialiste de l'ex région de Basse-Normandie défend l'accroissement des compétences du conseil régional pour mener les politiques publiques nécessaires pour défendre l'industrie régionale et répondre aux défis sociaux, énergétiques et de mobilités qui se présentent sur nos territoires normands:
Le conseil régional de Normandie fait sa rentrée politique ce lundi 18 octobre 2021, à Caen. Le point avec Laurent Beauvais, du groupe La Normandie nous rassemble (Parti socialiste).
Pour Laurent Beauvais (PS), la rentrée du conseil régional ne pourra pas faire l’économie de débats liés au coût de l’énergie : « Le bilan carbone de la Région, le plan des mobilités sont autant de points liés au coût des carburants et de toutes les énergies. Des questions qui font l’actualité quotidienne et qui pèsent lourd pour tous nos concitoyens. »
L’ancien président de la Basse-Normandie aimerait aussi que le sujet du logement étudiant soit au menu de l’assemblée régionale : « J’ai entendu parler de problèmes au Havre, mais aussi à Cherbourg. Nous devons nous emparer de cette question. »
Renforcement des compétences régionales
Plus globalement, Laurent Beauvais s’interroge sur deux compétences de la Région : « Le gouvernement a récemment brouillé les cartes sur le développement économique et la formation. J’ai l’impression que le paysage est moins clair qu’avant. Comment s’organise le partage entre l’État et les Régions ? Je ne suis pas certain qu’on y voit très clair. Je reste, pour ma part, favorable à un renforcement des compétences régionales. »
Sur le ferroviaire, l’Ornais fait le même constat que les autres groupes de l’opposition : « La circulation des trains reste un problème majeur en Normandie. La question des embouteillages sur les voies à l’arrivée et au départ de la région parisienne n’est toujours pas réglée. »
Laurent Beauvais appelle aussi à de la vigilance sur les questions culturelles : « Après la fusion de plusieurs structures dont les Frac, les équilibres sont toujours à surveiller entre Caen et Rouen. Des situations doivent être stabilisées. »
- Arnaud Montebourg était de passage en Normandie dans le cadre du lancement de sa campagne aux présidentielles: au micro de Tendance Ouest, il explique ses solutions pour en finir avec le désert médical rural et affirme sa volonté de reconstruire l'appareil industriel de notre pays! Un discours qui tranche avec le naufrage programmé de la gauche dans les eaux troubles de la Seine progressiste tant à Paris qu'à ... Rouen!
- A la veille de la rentrée politique de la région avec une assemblée plénière du conseil régionale prévue à Caen le 18 octobre 2021, Hervé le Normand affiche sa confiance dans les pages de Ouest-France: Avec Hervé Morin, la Normandie est devenue le "bouclier social" des Normands!
Les conseillers régionaux de Normandie seront réunis en assemblée plénière lundi 18 octobre 2021, à Caen. Hervé Morin, qui entame son deuxième mandat à la tête de la Région, fait le tour des dossiers de la rentrée. Avec confiance.
Entretien avec le centriste Hervé Morin, président de la Région Normandie, qui débute son deuxième mandat à la tête du conseil régional.
Les élections régionales avaient été marquées par une abstention record. À sept mois de l’élection présidentielle, que voulez-vous dire aux Normandes et aux Normands ?
Il y a derrière le sentiment d’impuissance de la politique, l’idée que ça ne sert rien, au moins autant que la question de la confiance. En Normandie, je crois que la politique de la Région est largement approuvée. Des gens qui votent normalement contre moi se sont dit : « Globalement, je ne vote pas à droite ou au centre droit mais je trouve qu’il fait du bon boulot donc je m’abstiens. »
Antoine Rufenacht, au Havre, résumait les choses en disant qu’on gagnait au Havre tant que l’électorat de gauche n’était pas mobilisé parce que les gens étaient satisfaits de ce qu’il faisait. Si les gens de gauche ne se sont pas mobilisés, c’est parce qu’ils sont satisfaits. C’est plutôt ceux qui avaient envie de voter pour nous qui sont venus. Ils ont même amplifié au second tour ce qui était acquis au premier.
Ce sont les leçons que vous avez tirées du scrutin ?
Les gens ont vu qu’on respectait notre parole, qu’on avait mis beaucoup d’énergie pour tenter de transformer la région, sans sectarisme. Nous allons mettre la même énergie pendant les six années à venir, dans le même climat politique, sans considérer qu’il y a des territoires qui doivent être maltraités parce qu’ils ne seraient pas politiquement bien pensants. Je voudrais que les Normands aient confiance dans l’avenir de leur région. Elle a été terriblement frappée par la désindustrialisation, le chômage de masse, les problèmes sociaux… Aujourd’hui, c’est une région qui a des atouts gigantesques. On n’a jamais eu autant de projets d’investissements industriels. J’en ai deux, là, qui à eux seuls pèsent deux milliards d’euros d’investissement.
Lesquels ?
Je ne peux pas encore en parler. Mais je veux qu’à la fin de ce mandat, et j’ai dit que je ne me représenterai pas, on voit que la Normandie a changé.
L’essence n’a jamais été aussi chère. Vous vous étiez rendu sur les ronds-points quand la crise des Gilets jaunes a démarré. Comment percevez-vous le climat actuel ?
On a un pays profondément fracturé. C’est dans cette fracturation que Zemmour s’est engouffré. C’est un pays qui a vécu quarante ans de chômage de masse, dans lequel l’inégalité des chances n’a jamais été aussi forte, avec un sentiment de régression des classes moyennes. Mais l’histoire ne se réécrit jamais de la même façon.
Je crois difficilement en une crise sociale majeure à six mois de l’élection présidentielle. Quand on veut s’exprimer, on s’exprime à travers le suffrage universel. La question de la présidentielle, c’est la question de la confiance et de l’unité. Peut-être qu’on verra, contrairement à 2017, une très forte participation. Les Français aiment la politique. Quand ils manifestent, les Français font de la politique. Quand on fait de la politique, on agit sur le quotidien des gens.
Dans votre action, quelles mesures fortes pour le quotidien des gens ?
Il y a des projets que nous avons portés durant le précédent mandat avec des volumes d’investissement importants qui vont se concrétiser maintenant. C’est le cas pour l’enseignement supérieur, les travaux du campus équin, le nouveau lycée du Roumois… C’est 50 millions d’euros à chaque fois. La distribution d’ordinateurs à tous les nouveaux lycéens, c’est un moyen de lutte contre la fracture numérique. Ça permet à toutes et tous d’avoir les mêmes outils, quelle que soit leur condition sociale.
La lutte contre le réchauffement climatique est une des priorités des jeunes. Que leur dites-vous ?
Il y a la question industrielle et la lutte contre le réchauffement climatique, c’est une question centrale. Sur l’hydrolien, j’aimerais bien que le gouvernement change de posture, pour qu’on évite de rater en France ce qu’on a raté avec le solaire il y a vingt ans. Le nucléaire, avec l’EPR à Penly (Seine-Maritime), nous offre un moteur de croissance extrêmement puissant.
Je crois aussi en la méthanisation, avec des garanties claires sur l’alimentation du méthaniseur. On ne doit pas consommer des espaces agricoles pour remplir un méthaniseur. Le premier bus à hydrogène rétrofité du monde roulera à la fin de l’année sur la ligne Rouen-Evreux. Autour de l’énergie, nous jouons aussi une carte absolument stratégique.
- Hervé MORIN est président de la Normandie: c'est ça aussi l'évidence normande!
Le centriste Hervé Morin entame son deuxième mandat à la tête de la Région Normandie. Il fait le tour des dossiers de la rentrée 2021.
Ce doit être l’une des mesures phares du mandat : une enveloppe de 200 millions d’euros pour accompagner des projets de santé en Normandie. Un domaine qui n’est pas de la compétence de la Région mais sur lequel Hervé Morin reste décidé à agir.
Son vice-président chargé de l’aménagement du territoire et de la santé, Guy Lefrand, médecin-urgentiste de profession, a rejoint la table de l’Agence régionale de santé, « avec qui la transparence est totale et le dialogue de grande qualité », loue Hervé Morin. Il y étudie « tous les dossiers présentés par les structures normandes : modernisation, gros travaux, création d’un nouveau service… »
Les priorités tiennent en quelques mots : former des dentistes, veiller à l’aménagement du territoire, soutenir l’innovation et créer une première maison de répit pour les femmes.
La pré-liste des dossiers retenus pour la première phase du plan sera examinée à la fin du mois. « Trois cas de figure, détaille Hervé Morin. L’État y va seul, comme pour le dossier du CHU de Caen qu’il a engagé. On y va seul parce que le sujet relève de nos priorités absolues. Ou on y va ensemble, en fonction aussi de la capacité des hôpitaux à financer une partie de leur projet. Notre présence sert de levier. Contrairement à l’image qu’on veut bien me donner, je suis capable de travailler avec l’État quand ça va dans le sens de l’intérêt général. »
Hervé Morin n’en démord pas : « Les critères nationaux sur la santé aboutissent le plus souvent à des catastrophes… La santé devrait être régionalisée. »
Trains : « Le plan Marshall, on l’a fait ! Je ne mesurais pas la complexité »
La dernière des 40 rames Omneo commandées par la Région Normandie pour les lignes qui lient Paris à la Normandie est arrivée il y a quelques jours. Toute la commande est désormais honorée… avec un retard, qui fait l’objet de demande de pénalités financières. « Nous avons encore des marges de progrès dans la satisfaction, reconnaît Hervé Morin, président de la Région Normandie. Mais le plan Marshall pour le train, on l’a fait ! »
C’était l’engagement fort de sa première élection à la tête de la Région en 2016. « J’avais une réunion avec les associations d’usagers de la ligne Caen-Paris, il y a quelques jours, je n’ai jamais eu autant de retours aussi positifs. Il n’y a pas un jour où je ne suis pas arrêté par des gens qui me disent que c’est formidable. »
Voilà pour la satisfaction. Le reste ? Les travaux, notamment le prolongement de la ligne de RER E (Eole), les soucis de personnel, les bagages abandonnés, les pannes de matériel sont autant d’irritants qui causent au président-chef de gare « une bonne montée de tension chaque jour. C’est vrai aussi que pour la SNCF, sept fois sur dix, les causes des retards sont liées à un arbre ou une vache sur la voie, à un suicide… » Mais sa mansuétude, ou sa patience, ayant des limites, depuis trois mois, la Normandie n’a pas payé la SNCF. « En cas de montée de tension, vous remettez un coup de pression, justifie-t-il. Mais j’ai confiance, les cheminots ont envie de bien faire. C’est rare d’être dans une région où on a augmenté l’offre ferroviaire de 20 %. C’est du service public. Ça impose qu’on le démontre tous les jours aux Normandes et Normands. »
Vingt-sept nouveaux trains seront construits pour la Normandie et doivent arriver à partir de 2023. La réouverture de plusieurs lignes est à l’étude, notamment Caen-Flers. La bataille du rail n’est pas terminée dans la région.
À quel prix ? Quelle sera la taille du déficit à supporter ? La Région a pris la gestion des lignes il y a un an mais la crise sanitaire contrarie la première année de bilan. L’État n’a pas compensé ces pertes de recettes. « Les habitudes ont changé, mesure Hervé Morin. L’autre sujet, c’est la reconquête ferroviaire. Ma priorité, c’est de faire revenir les gens vers le train… Je ne mesurais pas la complexité de ce que représentait la question ferroviaire. Je ne savais pas que je choisirais la couleur et le confort des sièges. Mais c’est très intéressant, j’ai beaucoup appris. Et je ne regrette rien. »
Pêche : « Devant les Bretons, pour une fois… »
Dans le Bessin, au Havre ou à Cherbourg, les pêcheurs ont manifesté plusieurs fois ces dernières semaines. « Les pêcheurs ont le sentiment d’être abandonnés, analyse Hervé Morin. La concertation sur le zonage de l’éolien en mer a eu lieu il y a dix ans. Compte tenu de la lenteur des gouvernements sur le sujet, ce qui était accepté à l’époque l’est beaucoup moins parce qu’entre-temps il y a eu le Brexit et le classement d’un certain nombre de zones de pêche qui ont fait changer la donne. »
Il ne resterait plus, selon lui, que « sept ou huit dossiers » normands en attente d’une licence permettant de pêcher dans les eaux jersiaises.
« On nous reproche de ne pas avoir joué solidaires. Mais avec Jean Morin (le président du conseil départemental de la Manche), on a mouillé la chemise. Pour une fois que les Normands sont devant les Bretons… »
Présidentielle 2022 : la majorité régionale dans sa diversité
Trois mille personnes ont accompagné, au Havre, le lancement d’Horizons, le parti politique d’Édouard Philippe, samedi 9 octobre. « Je pense qu’il y a beaucoup de curieux dans cette histoire, commente Hervé Morin. Adhérer à Horizons, c’est soutenir l’élection d’Emmanuel Macron. Moi, je soutiens Valérie Pécresse. »
Parmi ces soutiens à l’initiative d’Édouard Philippe, des opposants à la majorité régionale, comme Laurent Bonnaterre, candidat soutenu par LREM aux élections régionales. Marie-Agnès Poussier-Winsback, vice-présidente d’Hervé Morin, était aussi présente au Havre. « Ma majorité a toujours été bâtie sur le pluralisme. Il y a des Marcheurs dans la majorité régionale et des Marcheurs dans l’opposition. Depuis six ans, j’ai dit à la majorité régionale que les Normands ne supporteraient pas l’idée qu’on fasse de la politique politicienne. On est là pour l’intérêt général des Normands, c’est notre marque de fabrique. Que chacun ou chacune puisse voir de l’intérêt à telle ou telle initiative nationale, ce n’est pas mon problème. »
Être écarté du choix du candidat de la droite à la présidentielle par la primaire fermée reste « un regret » pour Hervé Morin : « La sélection de notre candidat était un moyen d’avoir un débat avec les Français, on rate cette occasion-là. Je suis surtout affligé par le débat politique qui se résume au commentaire du sondage du jour. On a oublié qu’il y a trois mois, on a eu des élections régionales où, trois jours avant le scrutin, pour parler de la seule région Normandie, on était à égalité avec le Rassemblement national. On a fini 17 points devant au premier tour. Aujourd’hui, on nous sert des sondages en septembre comme si c’était en train d’écrire l’élection présidentielle. Je trouve ça dingue. »
Sur la pêche post-Brexit et Jersey, lire aussi:
- Alors que certains s'inquiètent pour le maintien de la cohérence de l'actuelle majorité régionale normande face aux horizons lointains et brumeux que l'on croit observer depuis le haut du beffroi de l'hôtel-de-ville du Havre, Hervé Morin rappelle l'évidence qui est nôtre:
"Mon parti à moi c'est celui de la Normandie et mon drapeau il est rouge avec des léopards jaunes."
La création du parti Horizons par Édouard Philippe pourrait-elle fragiliser la majorité régionale d'Hervé Morin ? Le Président de la Normandie n'a aucune crainte de la sorte.
Plusieurs membres et soutiens de la majorité d’Hervé Morin, Président de la région Normandie ont participé samedi 8 octobre 2021 à la naissance médiatique du mouvement « Horizons » créé par Edouard Philippe, dont le soutien à la candidature d’Emmanuel Macron est clairement affiché.
De là à parler de risque de fragilisation de la majorité régionale il y a un grand pas. Et ce, même si La République En Marche avait présenté sa propre liste, soutenue par l’ancien Premier ministre, face au président de Région sortant au printemps dernier. Pour Hervé Morin, Horizons c’est « même pas peur ».
« J’en connais beaucoup qui y sont allés par simple curiosité… »
En tout cas, le président de l’exécutif régional balaie d’une formule bien sentie un risque de fragilisation. « Je connais plein de gens qui sont allés là-bas par simple curiosité… »
Certains ont en revanche affiché une forme de conviction (voire d’opportunisme ?), tel que Romain Bail, maire de Ouistreham, ex-militant des Républicains qui avait claqué la porte de son parti après avoir été écarté de la liste que menait Morin pour les régionales.
Le maire de Ouistreham s’est d’ailleurs faufilé pour apparaître en première ligne à côté d’Edouard Philippe au moment de la photo officielle qui figurait dans toute la presse nationale le lendemain.
Philippe Augier, maire de Deauville y était lui aussi et a indiqué quelques jours plus tard qu’il allait rejoindre Horizons. Stéphanie Yon-Courtin ancienne maire de Saint-Contest et élue régionale sur la liste LREM, présente également, ne s’est pas encore prononcée sur un éventuel engagement.
« La majorité régionale, c’est un groupe unique, et pas de politiquaillerie… »
Interrogé par Liberté/Actu.fr, Hervé Morin rappelle que sa majorité est composée « de plusieurs courants politiques : des Modem, des LR, des Marcheurs, des centristes et même des gens qui se revendiquent plutôt de gauche… Ce qui compte, c’est la cohésion autour du projet pour la Région… »
La règle de la majorité régionale est claire : un seul groupe. On n'est pas là pour faire de la politiquaillerie. Ce que les gens veulent, c'est qu'on bosse pour eux et pour la Région.
Hervé Morin Président de la Région Normandie
« Horizons, c’est un parti multicartes… »
Celui qui confirme avoir définitivement tourné le dos aux manœuvres politiciennes estime que « les gens ne comprendraient pas que la création d’Horizons crée un schisme au sein de notre majorité. »
Affirmant qu’il n’a aucune crainte de la sorte, Hervé Morin rappelle au passage qu’il soutient et soutiendra Valérie Pécresse candidate à la Présidentielle. « Et je ne changerai pas d’avis. Quant à moi, je ne suis candidat à rien sauf à travailler éventuellement à une loi pour aller plus loin dans la décentralisation, et donner davantage d’autonomie aux Régions. »
Mon parti à moi, c'est celui de la Normandie. Et mon drapeau il est rouge avec des léopards jaunes.
Hervé Morin
Pour lui, de toute façon, Horizons, c’est un peu un parti multicartes. « On peut en être en étant aussi autre chose… » Une création dont l’avenir est intimement lié à celui d’Emmanuel Macron.
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Commentaire de Florestan:
Cette mise au point d'Hervé Morin est très claire:
La Normandie ou la "politicaillerie"!
Les électeurs normands ont déjà choisi...
Sans attendre 2022 ou 2027, Hervé Morin a d'autres chats à fouetter et ce sont les nôtres!
Tant pis pour ceux qui voudraient s'égarer en oubliant que la "politicaillerie" nationale divise alors que la Normandie unit et rassemble...
Voir aussi cette archive de l'Etoile de Normandie: le pacte girondin, ce n'est pas Macron mais Morin (2 décembre 2018)
http://normandie.canalblog.com/archives/2018/02/12/36135879.html
- Puisqu'on parle d'horizons havrais, l'horizon d'Edouard Philippe ne risque-t-il pas d'être vraiment... sous-marin?
https://www.lepoulpe.info/submersion-marine-quel-plan-pour-eviter-que-le-havre-ne-coule/
Avec des dizaines de milliers d'habitants et d'emplois concernés par la submersion marine, un port qui s'est unifié avec ceux de Rouen et de Paris, et 17 sites Seveso classés très dangereux, l'agglomération du Havre constitue un enjeu national dans l'adaptation à la montée des eaux. Mais en prenant en compte une hausse du niveau de la mer de 60 cm en 2100, son futur Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) n’apparaît pas au niveau du danger réel.
Prescrit par le préfet de Seine-Maritime en 2015 pour faire face à l’élévation du niveau de la mer à l’horizon 2100, le Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) de l’agglomération du Havre, actuellement prévu pour être adopté l’année prochaine et s’imposer aux Plans locaux d’urbanisme (PLU), prend-il déjà l’eau ?
A l’aune de l’étude du « Porter à connaissance » de ce PPRL, publié cet été sur le site de la préfecture de Seine-Maritime – un document transmis par l’Etat aux collectivités et qui fournit des cartes d’aléas ainsi que des préconisations à prendre en compte dès maintenant pour l’instruction des permis de construire -, la question se pose. En mars dernier, Le Poulpe s’était déjà plongé longuement dans le dossier.
- Risques industriels: la question reste lancinante en Normandie. On apprend ainsi que 35% des sites industriels normands ne respectent pas les normes anti-incendie!
- Le lac de Forges-les-Eaux (Pays de Bray) a bien été pollué par les retombées de l'incendie de Lubrizol:
- Sur le site de l'usine Orano (ex Cogéma) de la Hague, on ne sait plus quoi faire de certains déchets nucléaires: inquiétant!
- Décidément, la centrale nucléaire de Flamanville est devenue le vilain petit canard du nucléaire français! Au moment même où l'opinion publique prend enfin conscience de la précieuse utilité du nucléaire pour décarboner l'énergie électrique...
- Un jeune chercheur normand récompensé pour ses travaux sur la maladie d'Alzheimer:
- Mépris de la Sncf pour la grande banlieue normande: les Parisiens pour leurs week-ends en Normandie devront se bouchonner sur l'A13...
- "Je mange donc je suis en Normandie": inauguration ce 16 octobre 2021, à Coutances de la grande exposition itinérante régionale sur les produits de notre gastronomie normande.
La gastronomie et nos nobles productions agro-alimentaires sont au coeur de notre identité régionale normande. C'est un patrimoine culturel et culinaire exceptionnel mais ce patrimoine est en danger par ses deux bouts:
Vers l'amont de la production agricole, on doit s'inquiéter de la précarité sociale de nos agriculteurs et de nos éleveurs: le métier reste dur, peu attractif et mal rémunéré. La moyenne d'âge des exploitants agricoles actuels est trop élevée: on va tout droit vers une grave crise de la démographie agricole qui risque d'être terminale si l'on ne prend pas dès maintenant des mesures sociales et économiques audacieuses.
Vers l'aval du côté des consommateurs, les transmissions culturelles ne se font plus et la pression des modes de consommation alimentaire industrielle et mondialisée est forte notamment sur les jeunes des classes populaires urbaines: le cadre scolaire a donc un rôle majeur à jouer pour se substituer aux familles défaillantes.
INAUGURATION DE L’EXPOSITION SUR L’ALIMENTATION
Mieux manger et favoriser, dans le même temps, la production agricole locale et les circuits courts moins gourmands en énergie. Tels sont les objectifs des Projets alimentaires territoriaux favorisés par une loi déjà ancienne, la loi d’avenir pour l’agriculture, promulguée en 2014.
Aussi, quand l’Appat (Association pour la promotion d’un projet alimentaire territorial) dans le pays de Coutances (Manche) obtient le concours des collectivités locales et régionales pour sensibiliser public et décideurs, c’est que l’idée paraît mûre pour enfin aboutir à ce progrès.
C’est en 2020, au musée de l’Homme, à Paris, que Jacques Brulhet, président de l’Appat, découvre une exposition intitulée « Je mange donc je suis », qui vise notamment à motiver la jeunesse.
L’idée germe alors au sein de l’Appat d’adapter cette exposition à la Normandie. L’association prend son bâton de pèlerin afin de convaincre les partenaires potentiels de l’intérêt de ce projet. Ils ont répondu positivement puisque cette exposition bénéficiera, entre autres, du soutien de la Région, du dispositif Plan de relance de l’État, de la communauté de communes Coutances Mer et bocage, de la Ville ainsi que des partenariats privés.
Un événement qui se dessine
Les quatre grands vecteurs de cette exposition sont : un outil de pédagogie et de formation des jeunes sur l’alimentation à travers un parcours pédagogique déclinant tous les aspects de l’alimentation, une communication au grand public, la promotion de l’agriculture normande et des ateliers des métiers et démonstrations de cuisine. Autour de l’exposition, de nombreuses animations sont envisagées : cuisine des auteurs, marchés du terroir, travail avec les chefs locaux, la liste n’est pas close.
Un projet ambitieux qui fait l’unanimité
« C’est parti au départ d’une bonne idée. Ce qui va se passer dépasse largement ce qu’on avait imaginé, ça va devenir un événement extraordinaire pour Coutances et les Coutançais », s’enthousiasme Jean-Dominique Bourdin, le maire.
Jacky Bidot, président de Coutances Mer et bocage (CMB) abonde : « C’est cohérent de s’intéresser à la mise en œuvre de ce projet et comment sensibiliser la jeunesse et la population. »
Je mange donc je suis… En Normandie va voir le jour à Coutances à l’automne et est appelée à être itinérante dans tout le territoire normand pendant trois ans. Hervé Morin, président de la Région, a déjà manifesté son intérêt et souhaite que l’exposition passe par l’abbaye aux dames à Caen. L’Appat sera la cheville ouvrière de cette organisation au niveau régional.
Lancement officiel samedi 16 octobre
Samedi 16 octobre, date de la Journée mondiale de l’alimentation, aura lieu la présentation officielle de cette exposition avec conférence et tables rondes avec les acteurs locaux.
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