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Sire de Sei, la Normandie en toute liberté!
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18 août 2021

Visite des entrailles du château de Caen avec Alban Gottfrois

Le château de Caen fondé par Guillaume Le Conquérant, quoique révélé et aménagé, avec plus ou moins de bonheur, par l'archéologie et la... municipalité (on peut craindre le pire!) depuis les bombardements de la Libération de 1944, n'a pas encore livré tous ses secrets. A commencer par ceux que ses entrailles referment car le promontoire de calcaire sur lequel il est bâti est truffé de cavités diverses et autres souterrains...

Alban Gottfrois, jeune doctorant en archéologie médiévale s'est lancé dans l'écriture de la thèse qui nous permettra, enfin, une connaissance exhaustive des lieux.


 

Dans les entrailles du château de Caen, les souterrains gardent leurs secrets (ouest-france.fr)

(15 août 2021)

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Dans les entrailles du château de Caen, les souterrains gardent leurs secrets

Coins secrets. Le château de Caen (Calvados) est loin d’avoir révélé tous ses secrets. À chaque fouille, ses découvertes. Sous nos pieds et entre les murs, l’édifice conserve une part cachée. Alban Gottfrois, doctorant en archéologie médiévale, nous a ouvert les portes de quelques mystérieux souterrains

« Le château ? C’est un gruyère, il y a des trous partout. Ça donne lieu à beaucoup de légendes urbaines », sourit Alban Gottfrois, doctorant en arcéologie médiévale qui réalise sa thèse sur Le château de Caen, de la forteresse ducale à la caserne moderne (XIe-XIXe siècle). Mais des vrais souterrains, il y en a bien, et pas qu’un, inaccessibles au public car trop dangereux. Alban Gottfrois nous a fait pénétrer dans une partie des entrailles du château.

Des caves ayant servi d’abris antiaériens

On commence par une cave située sous la salle de l’Échiquier, à l’origine salle d’apparat du duc de Normandie. Une fois la barrière passée et le cadenas déverrouillé, on plonge dans un noir d’encre. Nous descendons à tâtons les escaliers, éclairés par nos portables. « La cave n’a jamais été étudiée, on n’a pas de datation précise, mais c’est sans doute médiéval » , explique Alban Gottfrois. Le petit souterrain se poursuit par un couloir réaménagé pendant la Seconde Guerre mondiale. « Il a vraisemblablement été bétonné par les Allemands, et pouvait servir d’abri antiaérien. »

On sort, pour aussitôt replonger dans les tréfonds du château, au cœur des vestiges du donjon. Là aussi, le fond du petit souterrain a été vraisemblablement muré, impossible de savoir ce qui se cachait derrière. Plus connue et plus accessible, la galerie qui menait à la tour Puchot (côté fossés Saint-Julien), qui se trouve aujourd’hui à l’intérieur des salles du rempart, a été rénovée.

Hélas, encore, une fois, la visite est écourtée. « Il y a un mur en agglo qui nous empêche d’aller plus loin, on ne sait donc pas jusqu’où va cette galerie. Ce mur est assez récent, mais tout est classé dans le château, et on ne pourrait pas le détruire comme ça. J’ai fait des demandes d’autorisation pour pouvoir faire un petit trou et y passer une caméra endoscopique. »

Car Alban Gottfrois a sa petite idée : « Il y a un peu plus loin une porte murée », située exactement sous la passerelle de la porte Saint-Pierre, à la même hauteur que la galerie de contre-mine. « Et on ne sait pas non plus ce qu’il y a derrière. Est-ce que la galerie communiquait avec elle ? » Une question qui reste pour l’heure en suspens. Rien d’étonnant à cela : les secrets d’une forteresse presque millénaire ne se laissent pas éventer si facilement!

Sous la porte des Champs, des trésors d’histoire

Pour entrer, il faut montrer patte blanche et avoir la clé de la porte rouge. Heureusement, je suis précédée d’Alban Gottfrois, qui a pu entrer pour la première fois dans le souterrain de la porte des Champs mi-juillet. Alors que le mercure avoisine les trente degrés à l’extérieur, nous sommes happés par une nappe de froid humide, à peine entrés. Les murs suintent, on lève le nez : « C’est bien une petite stalactite », s’étonne mon guide.

Inscriptions des libérateurs canadiens

Près de l’entrée, une grosse inscription « Checked 1209 » s’étale à même la pierre. Un stigmate de la Libération de Caen. « Ce sont les démineurs canadiens qui vérifiaient que les différents espaces étaient sécurisés. Par contre, je ne sais pas ce que signifie ce chiffre, peut-être un nom de matricule ou d’unité ? »

Le souterrain n’a jamais été étudié. Difficile de savoir exactement de quand date sa construction, « mais sur les pierres, on trouve des traces de brétures (marques d’outils sur la pierre), qui laissent penser qu’il a été construit entre le XIVe siècle et le début du XVIe siècle ». Alban Gottfrois penche pour le XVe siècle : « Le passage aurait été construit en même temps que la barbacane. Ce serait logique : ce souterrain, qui menait à l’enceinte du château, permettait aux défenseurs de passer de la barbacane jusqu’à l’intérieur du château sans passer par le pont-levis de la porte des Champs, et donc sans être à découvert. »

On poursuit notre découverte du souterrain. « Courant XVIIIe, il a été plus ou moins abandonné. On s’y intéresse à nouveau vers 1820 : les militaires avaient pour idée de rendre l’espace viable, apparemment. » Il suffit de se baisser pour cueillir des objets, datant d’on ne sait quelle année. Une vieille bouteille en verre a sûrement été abandonnée là depuis des décennies. Un petit récipient qui ressemble à un encrier est posé sur un rebord. Sur les murs, des accroches en fer indiquent qu’il y a sûrement eu des couchettes d’installées, lorsque la galerie servait d’abri antiaérien.

Après une petite trentaine de mètres, nous tombons sur un mur en chicane, « un aménagement de la Seconde Guerre mondiale pour éviter les tirs en enfilade ». Et derrière ? Pas difficile de le deviner : le souterrain a lui aussi été bouché sur sa toute dernière partie. L’enceinte du château est à quelques mètres derrière. Retour sur nos pas pour pouvoir sortir. Nous découvrons d’autres inscriptions sur les murs. L’histoire à portée de main.

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Sous la porte des Champs, un tunnel d’une petite quarantaine de mètres serpente. Au fond, le mur en chicane, construit sous la Seconde Guerre mondiale. | OUEST-FRANCE


 Commentaire de Florestan:

Le travail d'exploration, d'études et de recherches sur le château de Caen mené par les archéologues doit se poursuivre car il est indispensable avant toute mise en valeur définitive de ce lieu essentiel pour l'histoire de la Normandie et de l'Angleterre.

Puisqu'il est question de célébrer le millénaire de la ville de Caen en 2025 deux avant la possibilité de fêter aussi le millénaire de la naissance de celui qui a fondé le château de Caen, la question de la meilleure valorisation possible du site se pose et se pose comme l'un des éléments importants de l'intérêt général normand pour ces prochaines années.

Nous allons donc suivre cette question de près et nous ferons prochainement des propositions précises à ce sujet.

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Commentaires
P
Millénaire de Caen en 2025 ??<br /> <br /> <br /> <br /> Comment le justifier ? Il y avait déjà du monde avant 1025, même si c'est quelque temps après que la ville se développe vraiment.<br /> <br /> <br /> <br /> Fêter le millénaire du château, de Guillaume au des abbayes, pourquoi pas...<br /> <br /> <br /> <br /> Mais dire que Caen aura 1000 ans en 1025 parait n'avoir absolument aucun sens.
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