Juillet 2021: l'économie normande s'est redressée mais affronte des difficultés d'approvisionnement et de recrutement.

Dans l'article à lire ci-dessous proposé par Ouest-France, on trouvera une synthèse intéressante de l'état de l'économie normande en juillet 2021: la reprise est bien là, les carnets de commande des entreprises normandes se sont reconstitués.

Mais, car il y a un grand... mais, les entreprises normandes sont confrontées à des difficultés d'approvisionnement et de recrutement: la première difficulté s'explique par le fait que la mondialisation des chaînes de valeur a rendu ces dernières plus fragiles. Il suffit qu'une production fasse défaut dans tel ou tel pays lointain pour bloquer toute la chaîne. On le voit tout particulièrement dans l'industrie automobile qui demeure l'une des principales industries normande dans une région qui continue à faire 25% de son PIB dans l'industrie.

Le plus inquiétant, c'est cette crise inédite du recrutement qui révèle que les entreprises normandes n'arrivent plus à trouver la main d'oeuvre qu'elles espèrent dans les bassins d'emplois où elles se trouvent:

Les causes de cette situation qui pourrait devenir sérieusement inquiétante pour l'avenir du développement économique de la Normandie sont complexes:

1) Un problème évident de formation: soit parce que la formation dispensée ne correspond plus aux nouvelles réalités entrepreneuriales ou industrielles, soit parce que le niveau de formation exigé par les entreprises n'est pas jugé suffisant par ces dernières. Il y a donc un gros chantier à ouvrir en Normandie sur cette question essentielle et l'actuelle majorité régionale en est très consciente: le développement de l'apprentissage devrait apporter quelques solutions. Mais la baisse du niveau sur certains pré-requis en culture générale est de la responsabilité, lourde, de l'Education Nationale.

2) Un problème de niveau des salaires lié au niveau de diplômes: la Normandie réunifiée hérite du passif de la division en matière socio-scolaire, c'est-à -dire, d'un niveau de diplôme structurellement bas par rapport à la moyenne nationale française dans une région au profil populaire et industriel où, pendant longtemps, l'emploi était facile moyennant un apprentissage professionnel des jeunes, sur le tas, en entrant dans la boîte où travaillaient déjà leurs parents ou en reprenant l'exploitation agricole familiale. Cette époque est révolue. Et certaines petites villes normandes autrefois laborieuses sont devenues des poches à chômage long sur fond de retard socio-scolaire. 

On notera, néanmoins, que la Normandie occidentale (la Manche et dans une moindre mesure, le Calvados) s'en tire mieux que l'ex Haute-Normandie où le profil populaire affligé d'un retard socio-scolaire est plus marqué.

Faute d'avoir mis en oeuvre les politiques publiques régionales ambitieuses nécessaires, notamment à l'égard de la jeunesse normande, dans les années 1980- 2000, la Normandie, contrairement aux autres régions de l'Ouest français, a loupé sa démocratisation des diplômes.

Bref! maîtriser ces enjeux participent d'un programme d'intelligence économique territoriale afin d'éviter de subir la conjoncture: s'il s'agissait de rétablir une "souveraineté" normande réellement efficace, ce serait là le chantier prioritaire!

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Économie en Normandie : des difficultés d’approvisionnement (ouest-france.fr)

(13 août 2021)

Économie en Normandie : des difficultés d’approvisionnement

Selon la Banque de France, qui a sondé les entreprises normandes, l’activité économique dans la région s’est, selon les secteurs, globalement maintenue voire redressée en juillet. Mais les entreprises rencontrent des difficultés d’approvisionnement et de recrutement.

Industrie : 21 % des effectifs salariés en Normandie

En juillet, l’activité s’est maintenue. Les carnets de commandes sont proches des meilleurs niveaux d’avant-crise. Les entreprises interrogées indiquent toujours rencontrer des difficultés d’approvisionnement, et de recrutement. Les hausses des prix des matières premières ne sont répercutées qu’en partie sur les prix des produits finis. Les chefs d’entreprise espèrent un regain modéré de l’activité en août.

Alimentaire et boissons : 18 %

L’activité s’est légèrement redressée en juillet. La demande tant interne qu’étrangère, s’est accrue. La hausse du prix des matières premières n’est répercutée que modérément sur les prix de vente. Les carnets de commandes sont bien étoffés. Les chefs d’entreprise tablent sur une nouvelle hausse de la production en août.

Industrie automobile : 15 %

En juillet, l’activité s’est infléchie. Les entreprises connaissent des difficultés d’approvisionnement (composants électroniques, châssis, plastique) tandis que la hausse des prix des matières premières devrait se poursuivre à l’automne. Les stocks demeurent à leur niveau et les carnets de commandes de l’étranger comme du marché français sont confortés. Les entreprises anticipent un rebond en août.

Services marchands : 34 %

Dans les services marchands, l’activité a peu évolué en juillet, mais progresse nettement dans l’hébergement, qui bénéficie de l’allègement des mesures sanitaires. Un grand nombre d’entreprises rencontrent des difficultés de recrutement. L’hébergement devrait poursuivre son redressement mais à un rythme plus lent. Dans le contexte des nouvelles mesures (ndlr: le passe sanitaire),  les prévisions restent incertaines.

Travaux publics : 9 %

Le deuxième trimestre marque un fort rebond de l’activité. Les carnets de commandes se reconstituent mais ne sont pas toujours jugés satisfaisants. Les chefs d’entreprise craignent un ralentissement de l’activité au troisième trimestre et rencontrent des difficultés d’approvisionnement et de recrutement.

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[Florestan2021]

Conflit social à l'usine Arkéma de Serquigny:



https://actu.fr/normandie/serquigny_27622/serquigny-usine-bloquee-la-greve-se-durcit-chez-arkema_47184682.html